Archives décembre 2019

La Réunion

Une île pour les amoureux de la pleine nature ! De taille relativement réduite, elle a tout : des grands sommets, de vastes paysages incroyables non modifiés par l’homme, des plages à lagon avec coraux et poissons tropicaux, des rivières à cascades et bassins, des curiosités géologiques et naturelles, et un patrimoine historique très riche.

On y trouve également tous les climats imaginables, et donc tous les biotopes : le climat chaud et sec dans la savane de l’ouest, les prairies d’alpage, la forêt tropicale humide, la lande d’altitude et les paysages montagneux minéraux d’altitude. L’île possède à peu près tous les records mondiaux de pluviométrie, et on y passe sans transition de l’averse tropicale au soleil brûlant, en l’espace de 5km. Bref, on ne s’ennuie pas.

Le Piton de la Fournaise est considéré comme l’un des volcans les plus actifs du monde. Plusieurs fois par an, des éruptions ont lieu dans la caldeira, générant des coulées qui vont parfois jusqu’à la mer, à l’Est de l’île.

C’est une expérience vraiment fascinante que d’emprunter la route du Volcan au petit matin, traverser tour à tour les alpages de la Plaine des Caffres, une forêt de conifères, la lande rase au bord de l’immense Ravine des Remparts, puis le désert de la Plaine des Sables, pour finalement aboutir au bord de l’Enclos Fouqué, dernière barrière au-delà de laquelle il n’y a plus que de la lave. On aperçoit alors le grand dôme du cratère Dolomieu, culminant à plus de 2600m d’altitude.

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L’Enclos Fouqué fait près de 10km de diamètre. On y accède par un chemin qui se faufile dans la montagne à partir du Pas de Bellecombe. On descend ainsi dans l’enclos pour prendre pied sur la lave solidifiée et les scories, roches volcaniques abrasives qui rabotent les chaussures. P1130955 A perte de vue, que de la lave dans différentes teintes de noir et gris anthracite : dômes, coulées plus récentes et donc plus sombres, amas de roches qui se confondent avec les nuages jusqu’à l’Océan.

Le parcours pour atteindre le sommet du cratère Dolomieu est balisé dans l’Enclos par des points de peinture blanche, tous les 2m environ. Par temps de brouillard, il est absolument impossible de se repérer dans cet endroit. Une touriste a récemment erré 3 jours avant d’être récupérée par les secours.

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Le sentier balisé est régulièrement retracé par l’ONF, évitant les coulées les plus récentes, la lave non encore refroidie ou stabilisée, et serpente ainsi jusqu’au sommet du Dolomieu, où s’ouvre un cratère de plus de 350m de profondeur. Sa physionomie a changé radicalement en 2007, lorsque tout le cratère et son plancher se sont massivement effondrés lors d’une éruption majeure. Le parcours et le point culminant sont d’ailleurs bien différents de lors de mon passage en 1998 : le cratère était moins profond et on l’approchait par son flanc Sud-Ouest. Depuis 2007, on fait le tour par le Nord pour aboutir au sommet Est, tournant dans le sens horaire.

Il faut environ 2h30 dans la caldeira et sur le cône pour aboutir au sommet, et la météo peut y être brutale. Nous essuierons d’ailleurs tour à tour un passage nuageux qui nous rincera proprement, avant d’être grillés par le soleil sur le haut du cratère et pour la descente.



Sur son flanc Est, l’île ne possède rien qu’une route qui surmonte les coulées de lave successives. Ce relief qui est finalement la fin de l’Enclos Fouqué côté Océan a quelque chose de sauvage et fascinant. La végétation pousse peu à peu sur la lave, qui envahit tout le champ de vision.

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L’île possède aussi de multiples cours d’eau, alimentés par la pluviométrie intense. Cascades, bassins, torrents et rivières sont nombreux et plus ou moins facilement accessibles à la baignade, voire aux sauts…

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Les Cirques sont bien sûr des éléments importants de ce relief volcanique tourmenté, et ils ont chacun leurs propres caractéristiques et leur physionomie. Cilaos, au relief torturé, est malgré tout accueillant et le village est très sympa. Salazie regorge de cascades et accueille le village de Hell-Bourg et ses cases créoles. Mafate enfin, reculé mais finalement pas si sauvage, jouit d’une aura presque mythique de par l’éloignement de toute route des habitants – ravitaillés par hélicoptère.

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La rivière du Bras de la Plaine me donnera un avant-goût du terrain auquel il faut s’attendre ici, pour la course à pieds : racines mouillées, marches très hautes, sentiers très raides. Comble du dépaysement, on commence par descendre, pour ensuite remonter – et les vitesses sont parfois plus élevées en montée !

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Point culminant de l’île, le Piton des Neige (3070m), peut s’atteindre par plusieurs versants. C’est depuis Cilaos que je tente le coup le jour de Noël au lever du jour. Mais malgré la nuit bien étoilée à Saint-Pierre, ce sont des gouttes de pluie qui m’accueillent au village de Cilaos. Ce sera ensuite une pluie battante sur toute la montée du rempart vers le refuge Dufour, où je jette finalement l’éponge sous les rafales du Nord. Visibilité zéro, sentier inondé, pluie intense, et coureur trempé. Tant pis… le miracle de Noël n’aura pas eu lieu !

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Depuis le bord de la Plaine des Caffres, le hameau de Bois Court offre un belvédère fantastique sur l’Ilet Grand Bassin, niché au creux de remparts verts très hauts et très raides. Une fois de plus, le temps était plutôt beau au départ du Tampon, mais c’est très sérieusement menaçant lorsque je sors de la voiture à Bois Court. La descente se fait encore au sec, mais la pluie arrive à Grand Bassin. Je choisis de remonter par le sentier Mollaret vers Piton Bleu. Le sentier est très sauvage et encombré de ces sortes de vignes/lianes piquantes, qui auront raison de mon T-shirt. Trempé jusqu’à l’os, j’atteins le haut de la Plaine des Caffres pour retourner à la voiture sous des torrents de flotte.

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Les plages ne sont pas en reste dans ce beau tableau : l’Hermitage par exemple, qui offre de belles séances de snorkeling et de paddle sur le lagon, dans une ambiance très cool et une eau évidemment très chaude !

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La plage de Saint-Pierre, même si son cadre est plus urbain, permet de belles séances d’observation des poissons et de beaux couchers de soleil.

Parmi les belles randos sur l’île, nous avons adoré le point de vue offert par le Grand Bénare, depuis le Maïdo. Sur la crête tout du long, avec des vues fantastiques sur Mafate. Le retour par la Glacière nous a permis de faire une boucle.

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La forêt de Bélouve restera parmi nos meilleurs souvenirs. La traversée de la forêt de Bébour par la route forestière est déjà un voyage en soi, tellement on s’enfonce dans une végétation luxuriante, et loin de toute urbanisation. La traversée de la forêt de Bélouve à pieds vers le Trou de Fer est un enchantement, sur des passerelles permettant de surmonter le milieu humide du sous-bois. Et l’arrivée au Trou de Fer est une merveille absolue, si la vue est dégagée !

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Le tableau de ne serait pas complet sans évoquer les fruits – abondants à cette saison : leetchis, fruits de la passion, ananas – la bière locale (la dodo lé là) et les bons moments passés en famille, notamment lors du bivouac à Salazie. Une chose est sûre : on reviendra.

La Yaute

De belles chutes de neige récentes et un beau soleil annoncé, voici LA journée à ne pas manquer sur les skis, d’autant plus que skier dans ces conditions en Novembre n’est pas garanti tous les ans ! On se rappelle de certains débuts d’hiver laborieux.

Nous avions prévu le week-end à St-Gervais et malgré le retour des US et le planning bien chargé nous nous y sommes tenus.

Samedi, les Grands-Montets avec les boys – qui commencent ma foi à bien envoyer dans toutes les neiges. Trop cher, trop peuplé… d’habitude je boude un peu ce genre de station. Mais en tarif spécial et en fréquentation de début de saison, c’est vraiment acceptable. Et il faut reconnaître que le potentiel hors-piste de ce versant est tout simplement incroyable, même en ouverture partielle de la station. Il y a de quoi occuper une belle journée de ski.

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Samedi soir, nous fêtons les 25 ans de l’association « A chacun son Everest » dans un bel hôtel de Chamonix, avec plus de 250 invités et une Christine Janin survoltée. Difficile d’associer une carrière de montagne comme la sienne à cette boule de nerfs qui sautille sur la piste de danse.

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Dimanche, la neige arrive plus tôt que prévu. Grasse matinée pour tout le monde, mais je sors faire un tour au fond des Contamines malgré le mauvais annoncé.

Dès le début, la neige colle à mes peaux vite détrempées, ça botte à mort et c’est très physique. Vers 10h le neige se met à tomber encore plus fort, le brouillard et le vent s’en mêlent pour ne rien arranger. Je m’arrête 20m sous le Col de la Fenêtre pour éviter la baston, et j’engage la descente dans un jour blanc abominable. La neige se skie bien, mais les reliefs sont trop imprévisibles pour en profiter. Complètement trempé, perdu et désorienté sur le vaste plateau au pied de la Cicle, je dois même remettre brièvement les peaux pour me sortir d’une dépression, avant de retrouver la pente et l’itinéraire de descente par la Balme. Assurément pas la sortie de l’année.