L’Olan est un sommet emblématique du massif des Ecrins. Pas le plus haut, ni le plus proéminent. Mais il est abrupt sur toutes ses faces, et situé à un carrefour orographique important : de son sommet on voit 3 vallées distinctes – le Valjouffrey, le Valgaudémar et le val de la Muande.
Il est aussi connu pour présenter une face N-O parmi les plus hautes des Alpes, avec 1200m de rocher bien raide, dont la partie supérieure est verticale.
Bref, c’est un bel objectif et une belle croix dans la liste des sommets de l’Oisans. La cordée est formée de Patrick, Olivier et moi.

Pour y parvenir, nous avons choisi une montée par l’arête N, et une redescente par l’Est, effectuant ainsi une traversée du sommet. Oui mais voilà, les traversées imposent souvent des manips de voiture… ou des passages de cols le premier jour. Ici, c’est le Col Turbat, bien haut perché au-dessus du Valgaudémar que nous devrons franchir pour accéder au refuge de Font Turbat, départ de l’arête N de l’Olan. Et c’est déjà une belle partie, avec 1600m de dénivelé dont une bonne partie en terrain montagne, hors sentier.

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Après avoir remonté les lacets du sentier de ce versant S, nous remontons maintenant les grands éboulis sous le col, qui s’atteint ensuite par une cheminée.

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Nous sommes sous la bruine et dans un brouillard parfois assez dense.

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La descente est parfaitement balisée et cairnée, et heureusement ! La trace louvoie dans une face complexe et raide, où on met souvent les mains. Le cheminement est quasi incompréhensible vu du refuge !

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Départ à 4h45 ce dimanche, pour une longue journée. Elle commence à la frontale pour atteindre le lac des Pissoux, loin au-dessus du refuge. Là encore les gardiens ont fait un super boulot de balisage dans ces grands éboulis. Une fois au lac, il faut franchir des barres intelligemment pour atteindre un replat sous la Brèche de l’Olan. Le jour s’est levé.

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Par des rochers faciles, on traverse le grand couloir issu de la Brèche et on remonte vers une petite brèche carrée, caractéristique. On atteint ainsi le grand cirque N-O qui donnera accès à l’arête.

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L’escalade se fait plus raide pour franchir un névé permanent.

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Par des vires puis une dalle, on atteint alors l’arête proprement dite. Il fait assez froid et le vent du N est violent – en témoigne notre corde, qui défie la gravité.

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Nous voilà alors sur l’arête N. Selon les passages, c’est plus ou moins difficile et plus ou moins sain. Une petite pause sur une belle terrasse nous amène ensuite au dernier ressaut avant le bout d’arête peu raide qui mène au sommet.

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De là, nous avons une belle visibilité sur la suite : un rappel pour la brèche, puis un ressaut pour l’antécime. Ensuite l’arête enchaînera des rappels courts pour arriver à la brèche Escarra.

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Tout droit dans les rochers moyens sous la brèche Escarra, nous sommes maintenant abrités du vent du N, et il fait chaud sur ce versant S. Les doudounes peuvent enfin rejoindre les sacs.

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Une grande traversée sur des vires faciles amène à des rochers très moyens où une ligne de grands rappels a été placée pour atteindre le glacier.

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Il est débonnaire mais visiblement crevassé, nous choisissons donc l’encordement long, adapté à ce type de terrain.

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Là, tout au bout de ce vallon se trouve le refuge de l’Olan, et tout en bas La Chapelle en Valgaudémar – point de départ et d’arrivée, 2400m sous le sommet. Le début d’une loooongue descente.

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La pause au refuge de l’Olan est la bienvenue : pour prévenir la gardienne de Font Turbat de notre arrivée (les gardiennes communiquent sur l’avancement des cordées et surveillent la montagne en cas de problème) mais aussi pour manger un morceau, se faire une bière au soleil et se remobiliser pour la suite de la descente.

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A 18h/18h30 nous sommes à la voiture, les pieds échauffés mais contents. Une très belle journée de montagne, sur un beau sommet avec une cordée qui marche bien… que peut-il y avoir de mieux ?