Comme une envie de forêts, d’isolement, de nature sauvage et de solitude… qui n'en n'a pas envie?

Je suis absolument fan de ces grands espaces qui constituent la Réserve Naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors. Ils portent en eux la promesse d’un isolement quasi-total de la civilisation, d’une immersion dans une nature brute. C’est le genre de milieu que l’on trouve habituellement en relief montagneux, mais ici de vastes plaines inclinées s’ouvrent à la vue, et les arbres se comptent par millions. Une indicible et majestueuse beauté. On a envie d’habiter ici, de ne jamais en repartir.

Au départ de Corrençon, je me dirige d’abord vers le Grand Pot, atteint par le sentier classique. La neige fait son apparition par plaques dès 1500m dans la forêt.

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Je fais un passage à G*upette (excusez le o manquant, visant à dérouter le référencement Google : je ne veux pas dévoiler publiquement l’emplacement de cette cabane qui est une pépite trop fragile), j’adore l’atmosphère de ce petit refuge secret perché dans la forêt. Les salades du jardin gèlent dans la neige.

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La remontée vers le Pas Ernadant voit la neige arriver en plus grandes quantités. Les bouquetins sont là, sur les terrasses exposées au soleil de l’Est.

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Montée vers la première Tour du Pleynet.

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En traversée à flanc vers le Sud, je descends sous la deuxième Tour pour tenter d’attraper le bout de la « Piste Bleue du Purgatoire ». C’est un des quelques passages à peu près référencés dans cette zone particulièrement sauvage des Hauts-Plateaux. Mais avec la neige, aucune trace ni aucun signe visible – je progresse donc au jugé, à l’azimut avant de rentrer dans la forêt. Et là, le Purgatoire se met à vraiment porter son nom. Le cheminement sera une véritable pénitence dans ce milieu inhospitalier, entre lapiaz, gouffres, barres rocheuses amas de blocs. Le rythme est très lent, il faut sans cesse revenir sur ses pas pour trouver le bon passage parmi de petites barres rocheuses, manquer de glisser dans un des nombreux trous, se tordre la cheville sur une faille de lapiaz recouverte de neige, mais ne pas se laisser berner par les quelques marques sur les rochers qui ne mènent la plupart du temps qu’à des « pots », les grottes référencées par les spéléologues qui s’aventurent jusqu’ici.

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Impossible de lire le terrain, il n’y a pas de point de repère lointain auquel se référer, et le relief globalement descendant vers l’immense prairie de Darbounouse, présente tout de même des dolines et des remontées déroutantes. La carte n’indique bien entendu pas ces petits reliefs avec précision. Même les courbes de niveaux sont un peu floues sur l’IGN dans la zone… ! L’orientation est difficile.

Mais quelle atmosphère… le silence est intense, on dirait que même les animaux ne s’aventurent que peu ici. Je verrai tout au plus quelques traces de cervidés dans la neige.

Vers 1600m, je retrouve une sente à peu près marquée. Il faut être vraiment vigilant sur le marquage, au risque de perdre la trace très vite.

Elle me mène au Pré du Rey Blanc, une vaste trouée ensoleillée survolée par des rapaces en chasse.

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De longues minutes d’observation aux jumelles plus tard, la piste finit par rejoindre le GR un peu avant la prairie de Carette. Et ce GR me ramène à mon point de départ, déjà triste d‘avoir à quitter cette nature si fascinante.

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