Rédigé par Romain | Classé dans : Montagne
Juste avant le nouveau “confinement” et ses restrictions de circulation toutes relatives, nous avons un petit créneau de beau temps pour se faire une belle sortie de ski de printemps.
La tergiversation va comme d’habitude bon train, à tenter de trouver le meilleur compromis entre un beau sommet non encore skié, pas non plus des heures de route, les bonnes orientations pour une neige potable, et plein d’autres critères tacites.
Le Vallon du Carrelet est assez déneigé, à notre grande surprise. On ne chausse qu’un peu avant le refuge, ce qui n’est pas exceptionnel pour la période.
Et puis, peu de temps après il faut à nouveau déchausser pour remonter la pinède sous le refuge de Temple Ecrins, qui est apparemment toujours déneigée – sauf peut-être en Janvier, mais personne ne vient ici en Janvier.
Au refuge, nous trouvons 2 skitouriens acharnés, qui font un grand tour dans le coin. La soirée sera sympa au refuge malgré sons ambiance un peu lugubre : les fenêtres sont condamnées, empêchant les rayons du soleil de remonter la température au-dessus de 2 degrés dans le dortoir, et probablement pas beaucoup plus dans la grande salle. Le dîner sera donc pris en terrasse s'il vous plait.
Au petit matin, nous laissons des affaires au refuge pour tout à l’heure et remontons les grandes pentes en direction du Flambeau des Ecrins. Il y a 3 ressauts qui nous ferons chausser les crampons assez vite. La neige étant bien durcie, c’est assez efficace.
Les ressauts nous font nous interroger sur leur skiabilité pour la descente. On verra bien !
La fin est de toute beauté, et le sommet est panoramique, au pied des Ecrins et leur face Sud, et donnant accès au Vallon de Bonnepierre sous un angle inédit.
Nos 2 skitouriens collègues vont attaquer la descente un peu avant nous, mais ils auront une neige bien dure sur le début bien raide. On se dit alors qu’on va attendre un peu… mais l’impatience finit par nous faire descendre aussi, le petit vent du nord empêchant de toutes façons le ramollissement de la neige.
Donc ce sera finalement assez dur pour nous aussi, sans être non plus du carrelage.
Les ressauts passent finalement bien à skis, le piolet à la main pour celui du milieu, le plus chaotique.
Enfin, les pentes se déploient en grandes courbes vers le refuge, où nous retrouvons nos affaires, et remettons les skis sur le sac pour la pinède.
Sur le plat, ça skie à nouveau, mais pas pour très longtemps.
Bon, clairement, du ski pas au top. Mais après tout, on ne vient pas que pour ça : la montagne a bien plus à offrir que du ski 5 étoiles dans 1m de poudreuse !