Il y a du monde en montagne en ce moment, et pas mal de refuges annonçaient complet. Plusieurs de nos plans initiaux sont donc tombés à l’eau les uns après les autres. Nous étions prêts à aller bivouaquer lorsque 2 places se sont libérées au Col de la Vanoise. Ce sera donc la Pointe de la Grande Glière, avec Rémy.

Bon, vous le savez, j’adooore ce coin des Alpes. Et c’est un vrai plaisir d’y revenir, cette fois pour cette belle course qu’est l’arête Sud de la Grand Glière : une course très variée où l’on rencontrera une belle variété de terrains, et où le sens de l’itinéraire sera important. En prime, de l’escalade plaisir sur un rocher parfait, et un sommet solitaire panoramique.

Montée au refuge par le Lac des Vaches, un lieu toujours hautement instagramable.

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Le sommet de demain est bien visible, c'est le plus à gauche sur la photo. L'arête Sud y est bien visible, elle descend à droite du sommet.

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Le temps change alors que nous arrivons sur place, et les orages arrivent. Pluie intense, éclairs et tonnerre pendant tout la nuit !

Mais au matin, il y a certes encore de la brume un peu partout, mais le ciel s’annonce dégagé. Nous faisons la rencontre d’une star de l’alpinisme au petit déjeuner. L’homme, le mythe, la légende… Patrick Gabarrou. Un mec hyper simple, rayonnant, et presque gêné quand on le remercie pour l’inspiration qu’il a apporté à toute une génération de montagnards, Remy et moi les premiers. A presque 70 ans, il continue à faire du guide sur des courses classiques (il emmène un jeune à la Grande Casse aujourd’hui), plus pour le partage, les rencontres et le bonheur d’être en montagne que pour l’aspect sportif ou technique. Mais quelle carrière, et quel bonhomme... Inspirant!

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De nuit, nous contournons le Lac Long, remontons la moraine raide du Glacier de la Grande Casse, le franchissons dans la neige, remonter la deuxième moraine latérale. Nous éteignons les frontales pour la montée au Col des Schistes. Raide, en terrain très… schisteux (comprenez : 2 pas en avant, 1 pas en arrière) mais heureusement assez rapide.

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Une fois au Col il faut s’équiper pour attaquer l’éperon Sud qui nous donnera accès au Glacier. Le rocher est plutôt bon, les pas sont faciles et nous ferons tout en corde tendue.

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On débouche alors sur un vaste replat glaciaire, sous le Col des Glières, qui nous donnera accès à l’arête Sud. Sa traversée est rapide.

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Voici l’arête proprement dite. Le versant Est de l’arête est déjà chaud, alors que les passages ombragés sont recouverts d’une petite couche de grésil, puis de verglas sur le haut.
L’escalade est facile la plupart du temps, avec quelques pas plus grimpants. On louvoie constamment entre les 2 versants, un coup au soleil, un coup à l’ombre. Sur le haut, on est plus souvent sur le fil, jusqu’à une petite vierge plantée là, sous le sommet, et que l'on s'amuse à cravatter, pour l'anecdote et la photo.

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Quelques passages d’arête plus loin, sommet ! Nous aurons mis 4h du refuge au sommet, ce qui est assez rapide. Etant de plus partis très tôt, nous sommes les premiers et seuls au sommet. Nous allons croiser plusieurs cordées dans notre descente.

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Retour au col, puis descente par le Glacier jusqu’aux passages des verrous glaciaires et enfin névés pour aboutir sur la moraine au-dessus du Lac des Vaches.

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Enfin, longue descente sur Pralognan, où l’on croise des foules de randonneurs qui montent.

Une très belle course, hautement recommandable !