Chega de Saudade est un morceau composé par João Gilberto et Vinicius de Moraes en 1958 et présent sur un single qui fera date dans l’histoire de la musique. C’est ni plus ni moins que l’invention de la Bossa Nova et son phrasé spécifique à la guitare, appelé batida.

Ce disque rencontrera un succès mondial et lancera un mouvement musical planétaire encore actif aujourd’hui. Quelques années plus tard, Stan Getz entamera la conversion de ce style en jazz, ce sera la naissance du jazz bossa.

Le titre Chega de Saudade est donc enregistré pour la première fois par João Gilberto en 1958 et le voici dans sa version originale.



Le morceau est écrit en Ré et utilise les modes Mineurs et Majeurs, créant une alternance subtile de mélancolie et d’espoir. Il semblerait que ce soit le concept de Saudade en portugais, mot intraduisible en français, et qui évoque des sentiments mêlés. En anglais, le titre sera d’ailleurs traduit No More Blues.

Voici une version du quintet de Dizzy Gillespie, qui enrichit la section rythmique de percussions brésiliennes et d’un rythme presque samba: pleine période jazz bossa!



Mais ma version préférée est celle du Rosenberg Trio, où les guitares gitanes et la contrebasse restituent parfaitement cette rythmique chaloupée propre à la bossa. Et bien sûr, la guitare et le swing naturel de Stochelo Rosenberg font des merveilles sur ce titre du mythique album Seresta, sorti en 1989 (et réédité en 2009 à l’occasion de ses 20 ans). Ouvrez grand vos oreilles et écoutez la subtilité du jeu, le vibrato, les modulations, les relances… tout est parfait !