Casserousse, 8h: déjà plusieurs dizaines de voitures, et un froid assez vif dans un bon flux de Nord. La journée s'annonce belle, mais le vent est soutenu et il est prévu qu'il tourne au Sud en mi-journée.
Pour l'heure, nous remontons la piste de ski, jusqu'à la bifurcation vers l'itinéraire du Lac des Pourettes. Au passage, Jeroen et sa bande nous double à bonne allure: on imagine que la préparation Pierra Menta touche à sa fin...
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Assez vite, nous arrivons à la Brèche Robert Nord: on découvre alors le panorama sur l'ensemble du cirque qui entoure les Lacs Robert. La couche de fraîche est plus importante que prévue, mais très irrégulière. Tout est tracé aux alentours mais le vent est toujours aussi fort, et cela ne présage rien de bon pour la neige. P1040558
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Une légère descente après les Lacs, et c'est une portion de traversée qui s'ouvre devant nous, avant le verrou qui nous permettra de prendre un peu d'altitude et de nous diriger vers le Col de la Grande Vaudaine puis le Pic de Mirebel, notre objectif aujourd'hui.
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Il y aura déjà un petit coup de stress dans cette combe au dessus du verrou, alors que nous devons franchir un tout petit col juste à côté d'une grosse plaque descendue en avalanche. Nous remontons un par un sur la pente, et ça tient.
Il faut maintenant faire la trace à flanc dans une neige très irrégulière: on passe du carton à la neige gelée et à l'accumulation de neige soufflée sans transition en moins de 5m. Ca s'annonce compliqué.
Arrivés à l'Echaillon au point 2192:
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Devant nous, une grande pente qu'il faut traverser à flanc pour rejoindre le fond du vallon. J'attaque la trace, mais assez vite je me retourne vers Patrick et Yoann: ça ne me semble pas sûr, et ils seront d'accord avec moi. On fait demi-tour.
Deux autres skieurs sont sur nos traces, et ils pousseront jusqu'au point 2192m eux-aussi, avant de faire demi-tour. Ils n'étaient pas plus confiants que nous sur la neige. On les retrouvera au Col de la Petite Vaudaine un peu plus tard.
Nous repassons sur nos traces de montée, devant la plaque partie vers le petit col un peu tendu.
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Histoire de sauver la sortie, nous décidons de monter vers le Col de la Petite Vaudaine, juste au-dessus.
Peu avant le Col, une grande pente s'ouvre à main gauche, pour accéder au sommet de Jasse Bralard. Deux skieurs sont engagés, l'un est quasiment en haut, l'autre plus bas dans la pente, a l'air d'avoir plus de mal.
Brièvement, alors qu'un skieur nous rejoint, nous nous arrêtons pour les regarder. Cela nous semble complètement craignos, et ils ont l'air d'avoir du mal sur cette neige difficile. D'un coup, le skieur du haut fait partir une grosse plaque, 1m sous ses skis. La coulée manque de peu de faucher le skieur au milieu de la pente, et dévale sur nous. Nous avons le temps de courir en travers pour nous échapper, mais déjà la coulée s'est plus ou moins arrêtée. Des boules dégringoleront tout de même jusqu'à Yoann, plus bas sur la trace dans le fond de la combe.
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Nous arrivons assez vite au Col: le panorama est saisissant sur l'envers des pointes de Mirebel et Jasse Bralard.
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Malheureusement, de grosses corniches barrent l'accès au bord du Col, et nous devons rester un peu à distance.
Les deux skieurs ayant fait demi-tour derrière nous arrivent à leur tout. L'un d'entre eux est Jocelyn Chavy, créateur et redacteur en chef de Wider Magazine et journaliste/photographe dont j'admire le travail depuis longtemps. Ayant des amis communs, la discussion s'engagera d'autant plus facilement.
Du sommet, la vue est belle sur les Rochères:
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La descente sera inégale: plusieurs bons passages de neige poudreuse, mais aussi des neiges plus difficiles.
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Vers midi, nous voilà au verrou alors que plusieurs skieurs attaquent la montée (!!).
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Assez vite nous devons repeater pour remonter aux Lacs et à la Brèche Robert.
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Puis c'est la descente finale par le Pourettes, où je trouverais le moyen de m'envoyer un ski dans le crâne sur une chute en avant dans un changement de neige. Un gros gnon et un peu de sang, mais rien de méchant. C'est la rançon des lanières de sécurité: le ski ne file pas dans la pente, mais du coup on le prend souvent en pleine tronche!
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La plus grosse prise de risque de la journée consistera à emprunter la fin de la piste de Casserousse, où les skieurs de la station débaroulent à toute vitesse, et où on se sent un peu comme dans un jeu de quilles...!