Octobre??

C'est un week-end véritablement exceptionnel que nous a offert le mois d'Octobre. Grande douceur et ciel limpide, à peine frais à l'ombre mais réellement chaud au soleil.

Nous avions prévu d'aller à Saint-Gervais, et ce fut une bonne décision. La montagne est habillée des couleurs d'automne et sous la lumière pâle du soleil d'Octobre, c'est magique.

Samedi, une petite visite à Cham avec les enfants. Après un resto en terrasse, nous montons voir le Glacier des Bossons. Bon, il a bien reculé mais c'est tout de même impressionnant pour des jeunes yeux. De temps à autre dans la montée, la montagne se montre.

Brevent

Dimanche, je m'échappe un peu tôt pour un départ du Champel vers le Col de Tricot. Passage au Pont des Places pour changer de rive, puis montée au Chalet de l'Are - juste sous l'Agiuille de Bionnassay.

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J'atteins alors la sorte de plateau glaciaire qui borde la moraine en rive droite du Glacier. Les couleurs sont incroyables.

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La passerelle est encore là et c'est une chance. D'ordinaire elle est enlevée pour l'hiver, mais cela m'aurait posé un sérieux problème pour traverser...

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C'est encore tout à l'ombre, mais les couleurs des arbres sont admirables: les mélèzes sont roux, les bouleaux et sorbiers sont jaunes ou oranges, et les myrtilliers au sol sont rouge.

J'atteins le Col de Tricot alors que le Mont Joly est juste touché par le soleil, là-bas en face.

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Je n'ai toujours croisé personne lorsque j'arrive aux Chalets de Miage. L'ambiance y est bien différente de l'affluence estivale. Comme je n'en ai pas encore eu assez, je monte au Truc en face pour boucler et revenir au Parking par la Villette.

Le plateau du Truc et la Pointe Percée au fond.

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Je descends alors vers la Gruvaz, puis la Villette. Plus qu'une petite remontée de 150m pour atteindre le Champel et la voiture et boucler ce tour de 21km de vraie course en montagne.

La Buffe

Randonnée digestive rapide pour les parents et les enfants: départ du tunnel du Mortier et montée au sommet de la Buffe, herbeux, agréable et panoramique.

Sommet de la Buffe

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Ce dernier week-end de Septembre a été incroyable: même au mois de Juillet ou d'Août il n'y a pas eu de belles journées comme ça.

Ezy, l'automne est aux portes

Il fait humide, frais le matin, les chemins sont boueux et les feuilles commencent à roussir. Mais le signe le plus particulier, ce sont ces lumières si caractéristiques en montagne, dès que la brume veut bien se lever.

#trailrunning

L'automne est vraiment la plus belle saison en montagne. Il n'y a guère que la présence des chasseurs qui gâche un peu le tableau: la racaille des talus est de retour depuis deux semaines, réquisitionnant comme chaque année l'espace naturel comme s'il leur appartenait et mettant en danger les promeneurs. Partout, les utilitaires blancs et autres 4x4 sont de sortie, stationnés aussi loin qu'ils peuvent sur les chemins (le chasseur marche le moins possible - faut pas déconner) et les chiens, abrutis par 7 mois de captivité sont lâchés, hors de tout contrôle. "Soyez prudent" nous disent-ils, tout en rechargeant leur fusil.

Autrans

Les week-ends de Septembre sont vraiment fantastiques. L'arrière-saison est aussi belle que l'été fut merdique.

Nous profitons de la lumière presque déjà automnale sur Autrans. La brume aura mis du temps à se lever, mais au premier rayon de soleil, nous sommes déjà sur le parking de Gève.

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Tranquillement, nous remontons par les bois vers la prairie de la Clé - où le pique-nique est idéal.

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Plutôt que d'aller à la Glacière, nous décidons de pousser jusqu'au monument de l'avion, assez parlant pour une visite avec les petits.

Un panneau retrace l'histoire de ce crash aérien d'un quadrimoteur anglais en février 44. Des restes de l'avion trouvés dans la forêt ont été rassemblés ici.

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Enfin, et comme il se doit, nous profitons du soleil sur la terrasse du refuge de Gève.

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Cette forêt du Vercors Nord est vraiment magnifique.

Ultra-Trail du Vercors 2014

C’était mon rendez-vous de la saison, celui pour lequel j’ai passé tant d’heures d’entraînement. Je l’attendais long et difficile, je n’ai pas été déçu.
C’est ce que les anglophones appellent le "type-2 fun". Contrairement au "type-1", le plaisir n’est pas immédiat : c’est même parfois une vraie souffrance pendant, qui ne laisse place à du plaisir qu’après...
Départ de la maison à 10h, ce qui devrait me laisser une bonne marge pour me préparer au départ avent l’arrivée de Yann, passé vers 9h à Corrençon en 41ème position. Son SMS m’indique que tout va bien, que les jambes sont là et c’est encourageant pour la suite qu’il va lui falloir avaler. Le gros morceau de sa partie consiste en une montée hors-sentier et une traversée entre les crêtes des Chaudières et la Petite Moucherolle, suivie d’une descente droit sur Cote 2000 par les pistes de ski.

Cote 2000

Je retrouve Cyril au départ. Il attend également son coéquipier. Nous voyons arriver Roland, un collègue engagé sur le parcours en solo. Il est à moins de la moitié du parcours, mais ça a l’air d’aller – il pointe à la 89ème position.
Cyril part vers 11h40. Étant bon coureur de marathon, je me dis que je ne le reverrai pas!

Passage du relais de Cyril :

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Yann arrive presque 10min plus tard. Il a l’air un peu hagard, et me dit que la descente l’a achevé. Il est en 38ème position, et c’est à mon tour de jouer.
Je remonte tranquillement mais à bonne vitesse vers les Clots, puis le vallon de la Fauge. Une petite remontée nous amène sur le plateau de Machiret, à proximité de la Conversaria. Je suis sur un rythme me garantissant un parcours total en 6h, c'est tout bon.

Les sentiers sont peu intéressants, mais le parcours donne de jolies vues sur les Allières et Lans.

Lans-en-Vercors

16km parcourus, toujours 38ème position, je n'ai rien vu passer, c'est easy. Au ravito je trouve Roland et Cyril avachis sur des chaises. Roland annonce qu'il va devoir gérer la suite, et Cyril a quelques soucis gastriques. Après une petite pause et un bon plein d'eau, Cyril et moi partons ensemble pour le gros morceau, la montée du Moucherotte par les Ramées.

Le sentier attaque tout droit dans la falaise et l'école d'escalade. Certains passages sont équipés de cordes fixes, c'est vraiment du terrain "montagne". Plus à l'aise que Cyril, je le distance assez vite - et je ne le reverrais plus jusqu'à l'arrivée.

Le sentier se calme ensuite vers le Pas de la Tinette puis sur le plateau des Ramées. J'ai une bonne allure, même si l'essentiel se fait en marchant. A l'entraînement il serait aisé de courir ici. Mais là, il faut assurer la suite...

La dernière montée pour le Moucherotte est interminable. Il fait chaud, il n'y a pas d'ombre et ça n'avance pas très vite. Je croise alors une silhouette connue, à la descente! C'est Patrice, engagé sur le solo et qui pointait dans les 15/20 premiers, qui a jeté l'éponge: plus de forces, plus de plaisir, il est contraint à l'abandon.

A 15h passées, grosse banane en foulant le sommet du Moucherotte. Je m'octroie une mini pause photo, puis je rattache les bâtons sur le sac pour la descente.

Passage au Moucherotte #utv2014 #trailrunning
La descente par la trouée Nord est vraiment peu roulante. Heureusement, nous récupérons la piste assez vite, et cela permet de courir un peu. J'arrive à Saint-Nizier sous les encouragements du public, nombreux au pied du téléski dans le village. Top!

Saint-Nizier

Mon horaire prévisionnel est déjà garanti d'être explosé, mais j'ai fait la moitié de la distance et plus de la moitié du déniv, l'affaire semble jouable. Je passe en 33ème position - les portions montagneuses me sont favorables.

Pas de Cyril en vue, mais je retrouve Alain, avec qui j'ai fait le yoyo dans toute la première partie. Je le rattrape en montée, il me distance en descente. Le ravito passe assez bien, et je repars 10min environ après mon arrivée.

La suite du parcours emprunte le Pas du Curé et son passage dans les barres. C'est rapide, mais je commence à avoir les jambes lourdes après 30km+ et 1700m de déniv. Je connais la suite et la montée au Pas du Tracollet, je sais qu'il faut s'économiser...

Voilà la route d'Engins. Nous attaquons par une portion d'1km de goudron montant, l'horreur. Le sentier remonte alors par la gauche en sous-bois, pour 700m de déniv d'une traite.

Je rattrape Alain, et nous faisons la montée ensemble. Le monde du trail grenoblois étant petit, il se trouve que nous avons plusieurs connaissances en commun, ça permet de papoter un peu!

Je souffre pendant cette montée. Légèrement vaseux, je dois m'arrêter 1min sur l'alpage et laisser Alain filer. Il me propose de descendre tranquille et de se poser à Autrans. Malheureusement, j'ai besoin de ma pause maintenant! Je le garde en visu dans le Pas du Tracollet, mais dans la descente il me distance - jusqu'à la fin!

Le parcours a été modifié: je m'attendais à une descente par les Feneys, finalement nous passerons au sommet de Charande pour aller chercher le beau sentier des Combettes. A refaire à vélo, ça doit être superbe.

Pour l'heure je souffre un peu, et je me sens un peu à bout de forces après ces 40km. Je me cale derrière un solo qui descend plutôt encore bien jusqu'à la route d'Autrans. Je vois le clocher du village, qui me parait vraiment loin. Après une brève remontée et des sentiers sympas en descente, nous voilà à Autrans. Ouf!

Autrans

Yann m'attend au ravito et ses encouragements me font du bien. Il m'annonce que nous pointons en 29ème position - c'est un peu la surprise pour moi. Je m'assois un moment et me ravitaille un peu, avant les 7 ou 8km qu'il reste à parcourir.

Vu le temps déjà passé en course, je sais déjà que je serai plus sur une base de 8h que les 7h maxi envisagées au départ. Mais pourtant, le classement évolue en notre faveur - j'imagine que tous les coureurs ont du se faire surprendre comme moi.

Je repars en trottinant, la pause m'a fait du bien. J'avale la montée aux tremplins à un rythme correct, et je sais que la suite est globalement descendante. Le sentier est assez monotone dans les bois, et j'ai vraiment envie d'arriver.

Je me sens un peu tout cassé, et toujours un peu brassé, mais globalement ça va: j'arrive à courir plutôt bien.

Méaudre est en vue, puis la balise "dernier km". Après une petite boucle dans le village, je termine ma section en 8h05 (7h13 de course, le reste en pauses aux ravitos!), à la 31ème position, doublé par le 30ème à 2km de l'arrivée.

Les passages étant publiés en temps réel sur le site de la course (sauf à Autrans, où apparemment ça a un peu déconné), je me savais suivi de loin:

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Méaudre

Cyril arrivera 25min plus tard, en 36ème position. Il a retrouvé des forces après avoir pu s'alimenter un peu mieux à Autrans.

Pour ma part, il me faudra un petit moment avant de pouvoir manger quelque chose. Ce n'est qu'une fois rentré à la maison que l’appétit reviendra. Pour l'anecdote, je suis passé sur la balance en arrivant chez moi: 3kg de perdus, mais vraiment heureux d'avoir fini ce parcours et d'en avoir profité.

Gros coup de chapeau à tous les solos - c'est vraiment encore un autre monde...

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