Grosse, très grosse neige depuis plusieurs jours sur les massifs pré-alpins, et un risque 4 en conséquence. Si l'on veut profiter de la neige sans trop se mettre en danger, il faut rester dans les forêts, qui représentent quoiqu'on en dise un gage de sécurité relative.

Le cumul de neige avoisine le mètre de neige fraîche. Et il en est retombé encore cette nuit, c'est donc sous la neige qui tombe fort jusque dans la plaine que nous nous retrouvons avec Olivier vers Saint-Egrève. La montée vers Mont-Saint-Martin (point de départ théorique) s'annonce déjà comme une aventure, lorsque nous quittons la portion déneigée à la sortie du Fontanil. Les pneus hiver ne suffisant bientôt plus dans les 20cm de fraîche sur la route, il faut chaîner. Nous atteindrons tant bien que mal la cote 560m environ, où nous devrons stopper, moins par manque de motricité que de garde au sol: la voiture commence à faire chasse-neige, et finit par ne plus vouloir monter face au tas de neige qui s'accumule devant le pare-choc. On se gare donc sur le bas-côté, et on chausse.

La remontée vers le village de Mont-Saint-Martin est facile, par le sentier bien connu. Nous traçons dans les 20 puis 30cm de fraîche vierge, toujours sous les flocons.

A la barrière (cote 800m), nous attaquons le parcours proprement dit, et on trace toujours. Il y a eu du passage ici hier d'après skitour, mais on ne voit plus rien qu'une couche de neige de plus en plus épaisse.

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Nous nous relayons pour tracer, d'abord par périodes de 15/20min.

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Après le Pas du Boeuf, les choses se compliquent sérieusement. La pente se fait plus raide, et la couche de fraiche atteint les 70 à 80cm. Nous déployons des efforts considérables, en nous relayant désormais toutes les 5min, et avec une vitesse de progression désespérément faible.

Énorme brassage en #chartreuse

Nous atteignons finalement la clairière sous le Col des Bannettes, fin de la forêt. Nous n'irons pas plus haut, c'est probablement trop risqué (et en plus on n'y voit rien).

La couche de neige fraîche est tellement épaisse qu'il faut chercher les lignes de plus grande pente pour espérer surnager.

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Après une portion le long de nos traces de montée, nous piquons dans la forêt à main gauche. Il aurait fallu probablement tirer à droite en skiant, mais nous sommes aspirés par la pente pour tenter de garder de la vitesse.

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Olivier, tel un animal surpris par l'objectif.

Animal sauvage en #chartreuse dans 1m de poudre

Brassage montée... Brassage descente.

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Les quantités de neige sont immenses. A chaque virage, des montagnes de poudreuse sont déplacées.

Nous finissons par le lit du Fournet, bien encombré par les arbres courbés sous le poids de la neige. Là encore, difficile d'avancer sans trop de pente avec une telle neige.

Enfin, alors qu'une éclaircie illumine la vallée, nous finissons notre parcours par un peu de ski-route...

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Ni Olivier ni moi n'avions jamais tracé dans de telles quantités de neige, de toutes nos carrières de skieurs. Le risque 4 va probablement évoluer en 5 d'ici peu: le manteau neigeux, en dehors du fait qu'il est très chargé, présente tous les caractères d'une instabilité marquée. Le simple poids d'un sac à dos posé au sol a suffi à faire décrocher un morceau lors de notre manip de peaux sous le Col des Bannettes. A retenir pour la suite!



Quelques photos dispo sur le blog d'Olivier.