C’est assurément à la fois une belle sortie de ski, mais aussi une belle expérience de montagne que nous avons vécu avec Olivier ce mercredi : une course qui présente un engagement certain, de l’altitude et un beau sommet du massif des Ecrins. A cela s’ajoute l’aspect technique indéniable du passage du Col des Ecrins, surtout renommé pour avoir le record du nombre d’accidents mortels du massif ces dernières années.

Bref, le ton étant donné et la triste renommée du passage connue et correctement appréhendée, nous voilà donc partis sur la remontée du glacier de Bonnepierre, après une nuit sous la tente à la Bérarde. La moraine déneigée nous permet de remonter efficacement assez haut en conservant les baskets aux pieds.

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On finit quand même par chausser les skis, plutôt parce que ça alourdit les sacs !

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Nous passons devant le fameux couloir Mayer-Dibona du Dôme des Ecrins, pour nous diriger vers le Col des Ecrins.

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Et le voilà. C’est une pente de neige raide (progressive de 40 à 50° d’inclinaison) qui débouche sur une étroiture rocheuse de 50/100m, aboutissant au Col. L’ensemble ne poserait aucun problème s’il n’y avait cette vilaine barre rocheuse qui raye la face dans sa partie inférieure. De hauteur croissante à mesure qu’on se rapproche de l’axe du couloir, elle représente un danger certain en cas de chute dans la pente supérieure. En clair, c’est mort expo.

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Le haut de la pente de neige vient buter sur les rochers, équipés d’un câble fixe. Il facilite bien la progression dans ce terrain technique. Rapidement et sans difficultés, on aboutit au Col. Mais la tension ne retombe pas pour autant, car il faudra descendre ce Col tout à l’heure et ce sera bien plus tendu encore.

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Contraste étonnant entre ce versant Ouest à l’ombre, raide, engagé, austère et l’autre côté : baigné de soleil, très ouvert sur le Glacier Blanc et dominé par la Barre des Ecrins, superbe muraillle.

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On s’encorde pour le parcours glaciaire jusqu’à Roche Faurio. Encordement long, qu’il est bien compliqué de garder tendu lorsque la trace fait des Z dans la montée…

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Nous ralentissons significativement le rythme, pour cause de a) déjà plus de 1800m dans les jambes, b) altitude supérieure à 3500m et c) fournaise de ce versant Sud de Roche Faurio !

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On passe par l’arête Sud, qui nécessite un court déchaussage pour atteindre l’épaule finale.

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Enfin, c’est le sommet de Roche Faurio – 3730m

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Comme on a encore du chemin pour rentrer à la Bérarde, on ne traîne pas trop !

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Il faut remettre les peaux pour faire 100m jusqu’au Col des Ecrins. Il fait chaud, ça tire…

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On s’octroie une longue pause au Col, que nous imaginions moins ventée. On mange, on boit, on se repose et on se reconcentre pour le moment clé qui vient : la descente du Col des Ecrins. Il y a consensus au sein de la cordée pour jouer la sécurité à fond, et n’assumer aucun risque non nécessaire : on tirera donc plusieurs rappels calmement sans faire d’erreurs, jusqu’au point où Olivier chaussera pour skier les derniers mètres. Me sentant plus à l’aise en crampons/piolet, je finis à pieds, ultra-concentré sur la pose de chaque pas.

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Ce moment de tension passé, la pression retombe brutalement et nous skions confortablement sur de l’excellente neige transfo dans les immenses pentes du glacier de Bonnepierre.

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Et ça se poursuit assez bas finalement, puisqu’une langue de neige permet de rejoindre le sentier vers 2000m.

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Avec la banane!

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C’est l’été en bas, et les skis se remettent sur le sac pour un retour paisible à la Bérarde. Une Pietra bien fraîche célèbrera ce beau succès.

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C'est un course qui restera et qui comptera dans nos carrières de skieurs-alpinistes : par son engagement physique et mental, mais aussi et surtout pour ce beau sommet atteint dans de superbes conditions !