J'ai participé au petit parcours de cette course ce week-end. Un truc incroyable.

Même si j'ai du stopper pour cause de coup de chaud (qui verrouille le système digestif) au km34, j'ai adoré le parcours en pleine montagne, cet univers sauvage et reculé. Le terrain est bien sûr très technique, et les vitesses s'en ressentent. Ces montagnes sont plus adaptées au ski de rando qu'à la course à pied.

Nous sommes partis de Super Collet, 10h, déjà très chaud. Départ groupé pour 350 coureurs mais je garde mon rythme à moi, qui me place dans les 50. La première montée avalée jusqu'au sommet des Plagnes, puis descente chaotique au Col du Claran. De là, on s'enfonce dans le vallon du Bens, une merveille.

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Le sentier est encore bien roulant jusqu'à la passerelle du Bens, tout au fond du vallon.

De là, on remonte, pleine pente vers la cabane des Férices. Je pointe 55ème.

Une belle traversée montante nous conduit vers le Col d'Arpingon: terrain montagne au possible, sentier très étroit. Je me retourne:

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Devant:

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Au Col d'Arpingon, des bénévoles ont planté la tente et sont là depuis 2 jours en pleine montagne. Je les envie... le lieu est magnifique.

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De nouveau une traversée bien technique vers le Col de la Frêche. Enfin un peu de descente, mais ma gourde est à sec. Je profite du passage à proximité du Refuge de la Perrière pour me ravitailler, même si le check-point de Val Pelouse n'est plus très loin.

Au ravito je respire, je me nourris, tout va pour le mieux. Je suis un peu en avance sur mon timing de 9h de course.

Je repars à nouveau pleine pente pour gagner le sommet de la montagne d'Arvillard, et rejoindre ensuite le Col de la Perrière. Je double encore pas mal, je suis en bonne forme.

Bonne vitesse dans la descente, plutôt gérable, pour rejoindre les sources du Gargoton. Encore un bien bel endroit.

Sans m'attarder trop, j'attaque la montée en face, qui est rude et en plein soleil vers 15h. Et c'est là où le soleil me plombe d'un coup, sans avertissement. Je dois m'arrêter 5min à l'ombre d'un rocher, le corps en surchauffe et l'estomac incapable d'absorber quoi que ce soit. Immédiatement après, ça va mieux: je rattaque et finis la montée au Col, en redoublant à nouveau des coureurs.

A ce stade on a fait 22km et 2300m de dénivelé. Un ratio pas vilain...

Les difficultés sont derrière moi, mais ça devient de plus en plus dur: la soif est intense, mais je ne peux rien avaler. La déshydratation est là, et les crampes commencent à arriver.

Lac des Grenouilles, au Col d'Arbarétan. La crête en face est le sommet des Mollards, et le Grand Chat.

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La longue descente de 1000m qui suit marquera ma fin de course: je ne peux plus courir correctement, je n'ai plus de force et je me sens fiévreux. Je dois me protéger constamment du soleil, encore puissant à 16h passées.

J'atteins le check-point du Pontet après 17h, toujours en 55ème position. Je suis encouragé à continuer par SMS, mais après plus d'une heure de pause au ravito, je dois me résigner à l'abandon. Toujours impossible d'avaler quoi que ce soit. Il ne reste pourtant que 13km et 400mD+ (la section la plus facile de tout le parcours, mais plutôt forestière et peu intéressante). Ce n'est que plus de 2h après que je reprends un peu mes esprits, mais je suis déjà à Aiguebelle, raccompagné en voiture par des spectateurs. Les derniers ont mis 18h sur ce parcours... j'avais le temps!

Pas trop de regrets pour autant, j'ai adoré la partie que j'ai couru: en pleine montagne, c'est vraiment un parcours à part. Mon ticket est déjà pris pour l'année prochaine!!