Le meeting bi-annuel de ce printemps 2017 m’amène à Las Vegas. Une semaine après le fin fond du désert Marocain, je ne vous raconte pas le contraste. Mais l’avantage de ces déplacements est qu’ils laissent un peu de temps pour profiter du coin, en marge des meetings.

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Il faut voir Las Vegas pour se la représenter, je ne pourrais pas la décrire. Tout est immense ici, des chambres d’hôtel aux parkings et des autoroutes jusqu’aux attractions touristiques. On peut tout faire ici : du gros 4x4 dans le désert, shooter avec un AK-47, passer la nuit dans des clubs de strip-tease. La capitale du vice draine presque 40 millions de visiteurs chaque année, des US comme du reste du monde.

C’est dépaysant et sociologiquement très intéressant de se promener dans ce temple du consumérisme et du rêve d’argent facile. La débauche de mauvais goût et de kitsch assumé ne rebute pas les visiteurs. En fait, c’est un parc d’attraction géant. Hôtels casinos gigantesques, aux immenses centres commerciaux à thème : les pyramides, New York, Paris, les châteaux-forts, la Rome antique, Venise, les tropiques, il n’y a qu’à choisir. Les établissements ont systématiquement des boutiques de luxe accolées aux zônes de jeu, comme pour inciter le gagnant à dépenser son argent le plus vite possible… et à pousser le joueur hésitant à tenter sa chance au jeu.

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Les visiteurs, ressemblant plus à des zombies, déambulent d’une machine à sous à une boutique de luxe puis à un fast-food, dans un décor artificiel à des années-lumière de l’authenticité des lieux recréés. La clim à fond au milieu du désert et avec des lumières visibles de l’espace.

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Bref, vous l’aurez compris, à priori c’est pas trop ma came – ou alors, à dose homéopathique. Mais finalement, on s’y fait bien, pour quelques jours ! Et puis, comme toujours aux US, il y a accès à des zones naturelles incroyables à quelques kilomètres à peine. Le Colorado coule pas très loin, et le point culminant du Nevada à 3600m est tout proche aussi. Donc on va survivre, hein !

Le départ se fait du village Mt Charleston, à 2300m. C’est une sorte de mini-station de vacances, avec de petits chalets de montagne dans les pins.

Le sentier est plutôt bien visible, bien que jamais indiqué : on est ici dans une zone dite de « wilderness », qui a une application très stricte aux US. Aucun impact humain. Rien, nulle part, jamais. On ne ramasse pas un caillou ni un bout de bois mort.

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Ca grimpe fort, et le combo « décalage horaire + altitude » n’est pas pour faciliter la performance… Le soleil tape dur, mais la montagne est très belle. Je devrais stopper à 3400m, au pied des difficultés finales pour le sommet, la dernière pente étant raide et enneigée. Un peu frustré, d’autant plus que c’est dur de se dire qu’on reportera le sommet à une prochaine tentative, quand on est à 10000km de chez soi… Tant pis, j’aurais passé un vrai bon moment de montagne dans ce wilderness: seul au monde, au soleil, sans vent. Sur un nuage, presque!



Autre virée, en Arizona cette fois : de l’autre côté du barrage Hoover, que je visiterai tout à l’heure. Le sentier part cette fois direction plein Ouest, depuis un petit parking au bord d’une Highway. Je cours d’abord dans un «wash», soit un canyon sec créé par l’eau de ruissellement (quand il y en a !). Un genre de lit de rivière en graviers, qui serpente désormais entre des parois rouges qui se resserrent. Il se faufile et trouve son chemin au plus facile, en creusant la roche en méandres. Les parois se rapprochent parfois à 1m ou 2 d’écart, et finissent par déboucher sur une petite plage, au bord du Colorado. Magique.

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Bain dans le Colorado... :)

Un petit rinçage plus tard, je remonte par les Hot Springs : une source chaude coule dans un cayon étroit que je remonte, les pieds dans l’eau à 45°C.

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Pour remonter au parking, le sentier suit encore un wash, puis finit par s’extirper du canyon par une pente raide en pleine chaleur. L'air est ultra sec, et le sol caillouteux rayonne à fond. Arrivé à la voiture, mes chaussures sont à nouveau sèches. Ouf !



Vite fait, je me change à la voiture, et quelques miles plus loin je visite le barrage Hoover, un monument historique national aux US. Construit en 1931 dans un style art-déco, il a fait bosser plusieurs milliers d’ouvriers pendant 5 ans. Des travaux herculéens, pour donner naissance à un ouvrage monumental, longtemps resté le plus grand barrage du monde. Lancé après la crise de 29 pour relancer l'économie par les grands travaux, il reste un monument de l'histoire nationale étasunienne. Le Lake Mead, formé dans le Colorado en amont ressemble à s’y méprendre au Lake Powell en Utah, que nous avions visité cet été.

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Hoover Dam

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Prochaine étape? To be announced!