Rédigé par Romain | Classé dans : Montagne
Il y a ce glacier un peu confidentiel, un peu perdu dans le grand vallon du Glacier de l’Homme, pile sous la Meije. Un petit col très haut perché, surplombant un glacier tourmenté, fait de tranches de séracs hautes comme des immeubles. C’est un col qui n’est fréquenté qu’au printemps à skis, et c’est un parcours relativement peu connu. Quasiment aucun intérêt en été pour de l’alpinisme, en revanche pour skier dans une ambiance glaciaire, c’est un must du genre.
Il a d’autres atouts de taille : c’est une pente relativement raide pour le ski, le parcours se fait en boucle par une montée alpine, et le panorama de tout là-haut est inhabituel mais vraiment fantastique. Tout pour plaire, en somme.
Le réveil est à 4h, le petit-déjeuner est zappé au profit de quelques minutes de sommeil supplémentaires. A 5h45 nous sommes en place. A peine le parking quitté, il faut traverser le torrent pour prendre pied sur la rive gauche. Et bien sûr, il n’y a pas de pont.
Il faut ensuite porter pas mal dans les moraines et des prairies raides. C’est efficace bien qu’un peu rude pour un démarrage.
Nous aboutissons sur le replat du Glacier de l’Homme, encore enneigé. Ayant repéré une veine neigeuse qui nous permettra d’optimiser la descente, nous chaussons enfin en direction du Glacier du Lautaret. Il n’est que 8h mais l’orientation E fait sérieusement monter la température au soleil.
Après avoir passé un premier ressaut glaciaire à skis, nous chaussons les crampons pour de bon: la pente se redresse et c’est parti comme ça jusqu’en haut.
La neige est bien ramollie et nous consommons pas mal d’énergie à chaque pas. Il nous faudra faire une courte pause « fuel » sur le haut de la pente, d’où nous pourrons admirer la partie que nous skierons tout à l’heure.
La dernière rampe avant le Col nous donne des perspectives superbes.
Nous voici au Col, avec une vue incroyable sur toutes ces belles Faces Nord.
Il fait beau, pas froid et sans vent. La vue est absolument démente. On n’a clairement pas envie de descendre. Mais bon… le ski de haute-montagne dans les Écrins a beau être un dur métier, quelqu’un doit bien s’y coller, donc on y va.
Et nous voilà repartis dans l’autre sens, à pieds à nouveau.
…jusqu’au torrent, qu’il faut re-traverser.
De retour à la voiture, nous prenons la route du Lautaret jusqu’au lacet du dessus, qui offre un beau point de vue sur la pente que nous avons parcourue -en plein centre de la photo, jusqu’au Col bien visible.