Week-end d'automne

Vendredi soir, j'arrive à m'échapper suffisamment tôt pour aller profiter des belles couleurs de la forêt. Mon record sur la Dent de Moirans est tombé!

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Samedi, nous avons rendez-vous au Sappey pour profiter entre amis de la belle journée annoncée. Nous ne serons pas déçus... attablés sur la terrasse de la Grignotte, plein soleil... les enfants jouent sur l'immense pelouse juste devant... la vie est douce!

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L'après-midi, nous monterons jusque dans les prairies sous le Col de l'Emeindras. La forêt a des couleurs superbes, sous un grand ciel bleu. On en profitera jusqu'au coucher du soleil.

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Après le magnifique samedi que nous avons eu, le dimanche s'est avéré bien plus maussade. Il fait doux mais déjà nuageux au petit matin, et je tente une sortie en vélo. Hélàs, la pluie me rattrape dans la montée au Col de la Placette. Je réussis malgré tout à descendre jusqu'à la Buisse, mais la pluie ayant redoublé, je dois rebrousser chemin: pas le courage de poursuivre par le tour complet prévu initialement.



A déjeuner, nous accueillons 75% des enfants Lamar. L'après-midi se poursuivra par une ballade dans le village et une belle partie de foot au parc, sous de belles éclaircies.

Beau week-end d'automne

Vendredi

Je trouve une heure pour m'échapper courir un peu avant d'aller chercher les enfants. Les jambes sont un peu lourdes en cette fin de journée, mais la forme est bonne (l'altitude?). Preuve en est ce nouveau record perso sur la Dent de Moirans. Pat Jallif est encore devant, mais il est imprenable.



L'automne arrive tout doucement, et la forêt commence à changer de couleur petit à petit.

Habituelle Dent de Moirans

Samedi

Dès le matin, j'emmène Anselme voir si les champignons sont là. Et oui... une belle récolte de trompettes, une poignée de girolles et une de chanterelles. Un peu de monde dans les bois, mais on a bien optimisé. Il faut petit à petit exercer son oeil pour les débusquer dans les feuilles.
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L'après-midi, pas envie d'aller s'enfermer dans une salle d'escalade. On dépose Anselme au cours, et on retourne se ballader dans les bois. La récolte sera moins fructueuse cette fois-ci. Quelques girolles tardives sont encore là.

Dimanche

Toujours du soleil, il faut en profiter! Au départ du décollage des parapentes sur la route du Mortier, nous franchissons les éboulements pour parvenir au tunnel.

Route du Mortier

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Tunnel du Mortier

Les enfants s'éclatent avec leurs frontales. De l'autre côté, le soleil est encore là. Assez vite, nous remontons vers le Pas du Mortier. Vue saisissante sur la vallée.

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Alors que les petits s'arrêtent là, j'emmène Anselme au sommet de la Buffe, au rythme de la course. Il parviendra sans problème à courir jusqu'en haut, malgré le terrain assez technique.

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Une belle tirée pour les petits, qui finiront un peu sur les rotules!

Traversée de la Meije

La traversée de la Meije, voilà bien une course qui marque une carrière d’alpiniste. Sommet emblématique des Ecrins, chargé d’histoire et dont les multiples tentatives d’ascension ont peu à peu laissé un nom à tous les passages de ce qui est devenu aujourd’hui une immense classique : Dalle Castelnau, Dalle des Autrichiens, Pas du Chat, Cheval Rouge…

Mais l’ascension du Grand Pic n’est qu’une partie de la course. Lors de la traversée des arêtes, on visitera toutes les dents, les unes après les autres jusqu’au Doigt de Dieu, dernier sommet avant la Meije Orientale.

L’approche, déjà une course

Le voyage a commencé vendredi, après avoir posé les enfants à l’école, on boucle les sacs et on fait route vers la Grave. Vers 11h, nous attaquons la montée, avec le Grand Pic et la Brèche de la Meije en vue, 2000m plus haut. Direction plein Sud dans le versant Nord, c’est là-haut qu’on va.

C'est parti.

L’avantage de ne pas prendre les remontées (qui de toute façon sont fermées), c’est que l’on visite tous les milieux de la montagne. L’étage montagnard, avec les vaches au chalet de Chalvachère, dans les mélèzes. L’étage sub-alpin, où l’on progresse encore dans les arbres, mais où la végétation se fait plus rase. L’étage alpin, presqu’exclusivement minéral dans le haut des Enfetchores. Enfin, l’étage nival lorsque l’on prend pied sur le glacier pour franchir la brèche de la Meije.

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Le temps est magnifique, et la montée est agréable, malgré les légendaires cailloux de l’Oisans. Assez vite on attaque les Enfetchores, ce bel éperon qui surplombe le vallon et qui remonte jusque sous la Meije. L’itinéraire y est intelligent, et utilise au mieux les vires et les faiblesses du terrain. On ne met que peu les mains sur le rocher, ce qui parait surprenant vu d’en bas. Sur le haut il faut bien faire attention à quitter l’éperon à temps par une traversée vers le glacier. Nous avons dévié de 5 ou 10m du cheminement classique, ce qui nous a permis de ramasser de belles fleurs d’une plante médicinale montagnarde bien connue.

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Le chemin est encore long pour la brèche, et sans traîner nous remontons les premiers névés, qui rejoignent le glacier. Il faut alors s’encorder long, les crevasses étant nombreuses et profondes.

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La brèche s’atteint par un petit parcours de mixte au-dessus de la rimaye. Elle marque une frontière entre l’ubac, versant Nord, venté, à l’ombre et enneigé, et l’adret où le soleil réchauffe encore les rochers.

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Pour nous qui connaissions la brèche au printemps, c’est un peu la désillusion : la neige laisse place à des dalles raides et exposées, recouvertes de sable et de gravier pour le moins casse-gueule. Nous tirerons un rappel pour plus de sécurité. Une fois sur la neige, le refuge est à portée de main.

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7h, D+ 2000m, D-450m

Refuge du Promontoire

Les plus grands alpinistes se sont assis sur ces bancs en bois, dans cette petite boîte tôlée surplombant le vallon des Etançons. Ils ont dormi sur ces couchettes, et ont profité de la terrasse à la vue incroyable.

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En revanche, ce qu’ils n’avaient pas c’est l’accueil de Fredi et Nath, emblématiques gardiens du refuge depuis 5 saisons. De vrais montagnards passionnés qui alimentent un site internet permettant d’obtenir des infos en direct de la montagne : conditions, ascensions, photos…

La nuit est réparatrice, et le réveil sonne à 5h. Quelques cordées sont déjà parties une demi-heure plus tôt, mais nous avons opté pour la deuxième vague.

Ascension du Grand Pic de la Meije

Le départ se fait depuis la terrasse du refuge, entre le bâtiment principal et les toilettes. Pas d’approche, on est tout de suite dans le bain.

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La première section se fait à la frontale, et nous doublons une cordée (un guide voironnais et deux clients) dans le pas du Crapaud, premier passage d’escalade sur l’arête. La suite s’enchaîne bien malgré l’obscurité et sans encombre nous remontons des cheminées pour atteindre le couloir Duhamel.

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A la sortie du couloir, nous croisons la cordée de Catalans contraints au bivouac après une tentative de descente nocturne. Ils ont le sourire, malgré la nuit difficile qu’ils viennent de passer.

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Le prochain passage est la dalle Castlenau : petit pas d’escalade en dalle qui ne pose guère de problèmes. La voie tire ensuite à droite, puis revient à gauche de manière à contourner la Muraille Castelnau. On est ici à l’aplomb du Glacier Carré, et le rocher est ruisselant : 100m plus haut, le Glacier Carré est suspendu en pleine paroi et fond au soleil.

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Une belle traversée oblique à gauche nous amène au Dos d’Ane : une dalle bombée en très beau rocher. A ce point, Olivier s’aperçoit qu’il a laissé ses bâtons au refuge… !

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Petite traversée à droite pour atteindre la Dalle des Autrichiens après une cheminée raide. Encore un beau passage d’escalade, où nous butons sur une cordée de Briançonnais.

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Le prochain jalon est le Pas du Chat. Ici, on est sur le fil de l’arête et un petit pas aérien permet le passage. Le rocher change alors du granit au gneiss, de façon brutale.

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Des vires et dalles faciles donnent ensuite accès au Glacier Carré. Nous savourons l’instant : c’est assez particulier de se trouver sur cette plaque de neige suspendue si souvent admirée de loin.

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Les conditions sont bonnes, et nous remontons en oblique vers la brèche donnant accès au Grand Pic. Par des rochers brisés, on atteint assez vite le dernier passage clé : la dalle du Cheval Rouge. Escalade fine sur de toutes petites prises pour se retrouver plein gaz en face Nord.

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La suite est sans histoire jusqu’au sommet, par l’arête.

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Et voilà. Sommet du Grand Pic de la Meije.

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5h, D+900m

Traversée des Arêtes

Quand on regarde vers l’Est, on mesure le chemin qu’il reste à parcourir. Une deuxième course va commencer. Mais pour l’heure, nous descendons à la ligne de rappel en face Nord du Grand Pic. L’ambiance est alpine, et à partir de là, on mesure l’engagement : plus de retour en arrière possible.

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Les rappels nous amènent à la Brèche Zsigmondy. Une traversée aérienne sur une arête effilée horizontale mène ensuite au départ du parcours en face Nord pour contourner la Dent Zsigmondy. Un câble facilite le parcours, qui serait sinon rendu autrement plus technique. Néanmoins, si le câble facilite la progression (en le tenant à la main), il ne permet pas de sécuriser la progression. En deux courts passages, il est pris sous la glace, mais rien de bien méchant.

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La remontée de cette goulotte est assez belle et demande un peu de technique glacière malgré l’équipement. La fatigue commence à se faire sentir un peu, mais nous sommes bien dans l’horaire.

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Suite du programme : on monte à la 2ème Dent. Un petit rappel nous amène dans la brèche suivante, qui remonte ensuite à la 3ème Dent. Rappel de nouveau, puis 4ème Dent. Rappel de nouveau sur une belle pente neigeuse, puis montée au Doigt de Dieu. A chaque fois, la cordée qui nous précède (toujours le guide avec ses clients) nous oblige à patienter un peu au rappel.

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Enfin, c’est l’ascension du Doigt de Dieu, ultime difficulté. La fatigue est bien présente et nous nous économisons à chaque pas. Il faut maintenir l’attention à toutes les manips qu’il reste. Un premier rappel de 15m nous amène à un relais, d’où on atteint une brèche. Les coincements de corde sont fréquents ici, et peuvent compliquer la suite. Pas de problèmes pour nous, et avec le sourire nous regardons descendre le nœud dans les rochers. Encore un petit rappel depuis un petit collu, vers les derniers rochers avant la neige. Ca y est, on y est presque.

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Dernier rappel depuis les rochers jusque sous la rimaye : un bon 50m sur les pentes de neige raides.

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Ca y est. Les difficultés sont derrière nous. Nous reprenons l’encordement long et le refuge de l’Aigle s’atteint rapidement. Olivier verse sa petit larme : un rêve vient de se réaliser, ici et maintenant.

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6h, D+250m, D-700m

Refuge de l’Aigle

La mythique petite bâtisse en plein vent est officiellement fermée. Plus de gardien, juste les tables et les chaises, et les bas-flancs en bois. Les mêmes qu’en 1910, année de construction. Elle nous offre néanmoins un abri sympathique et confortable avant d’entamer la descente.

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Nous nous étions laissé la possibilité de passer la nuit ici, en cas d’arrivée trop tardive ou de grosse fatigue. Mais la météo n’annonce rien de bon pour le dimanche, et il est plus sûr de descendre ce soir.

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Tant pis… nous n’aurons pas dormi à l’Aigle, dernier refuge historique des Alpes, dans sa version originelle. Les travaux d’aménagement du nouveau bâtiment doivent commencer lundi.

Après une bonne pause réparatrice, il faut maintenant descendre avant l’arrivée du mauvais temps.

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La descente

1800m de descente sont devant nous alors que les sommets sont déjà pris par les nuages. L’itinéraire suit le glacier un moment, puis emprunte la Vire Amieux, astucieux passage dans l’éperon Nord du Bec de l’Homme. Le sentier suit ensuite un moment l’arête, pour finalement plonger dans le vallon Nord-Est, cap sur la vallée.

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Très caillouteux au départ, le chemin devient plus agréable par la suite. Mais on est quand même en Oisans, et cette descente est assez typique : c’est looooong et la nuit tombe.

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Une manip de voiture me permet d’atteindre La Grave et de remonter au Pont des Brebis chercher Olivier, et 2 autres gars que l’on déposera au Bourg d’Oisans.

3h, D- 1800m

Voilà. On a été à la Meije.



Si vous avez le temps, voici un diaporama de près de 300 photos...

Pas de la Clé -Pas de Pierre Taillée

Quoi de mieux qu'un parcours bien dégagé à l'Ouest pour profiter d'un soleil couchant? Ce soir j'ai le temps, Manue et les enfants n'arrivent pas avant 21h30. Je mets la frontale dans le sac, au cas où...

Cette fois-ci je pars des Coins, pour rajouter un peu de déniv et de distance. La montée à la route du Mortier est déjà bien rude: tout droit dans la pente! Ensuite c'est le Pas de la Clé, avec encore des sections bien difficiles. Mais tout finit par arriver, le débouché sur la crête est magique.

Pas de la Clé #trailrunning

J'adore ce parcours de crête, mi sous-bois mi dégagé. C'est bien roulant malgré les lapiaz, et on atteint assez vite le Bec de l'Orient, qui donne une vue fantastique sur tout l'Ouest.

Bec de l'Orient

Un peu plus loin sur la crête, qui est désormais orientée vers le Sud, on croise la Cheminée, une belle entaille dans la falaise.

La cheminée

Au pré de Nave, je quitte la crête pour visiter le vallon du même nom. Sentier herbeux très agréable, qui parvient à la cabane.

Cabane de Nave

Une famille profite de l'endroit pour faire un bivouac avec les enfants. L'endroit est idéal, avec de l'eau à proximité et le parking (côté Autrans...!) pas loin.

Encore un peu de route vers le Sud, puis je bifurque pour rejoindre la crête par un sentier raide, qui m'amène jusqu'au Pas de Pierre Taillée, que je connais bien.

Quelques lacets raides en descente, et c'est la grande prairie de Fessole qui s'ouvre sur l'Ouest, dans la lumière déjà déclinante. L'endroit est magique et peu connu: j'y suis passé souvent, mais je n'y ai jamais croisé personne. La grande bâtisse (destinée à abriter les vaches) comprend pourtant une pièce que le berger laisse ouverte, avec tables, chaises et poêle à bois. Pour un bivouac, c'est parfait.

Fessole, magique.

La descente de Fessole sur le Col de Montaud m'est également familière, mais les forestiers ont ravagé une bonne partie du sentier. C'est dommage, car il était très beau. Pour l'heure, il faut mettre les pieds dans une immonde trace boueuse et très raide.

Le Col de Montaud atteint, je presse un peu le pas pour les derniers kilomètres. Il fait sombre dans les sous-bois.

Crépuscule au col de Montaud

J'atteins la voiture sans avoir eu à sortir la frontale, et je termine ce joli tour avec le sourire.

Aiguilles d'Entrèves

Notre objectif pour cette sortie est la Tour Ronde. Voie normale ou arête SE, c’est selon. Nous voilà donc montés à Torino, après une marche d’approche éreintante en téléphérique et 50m de D+ pour accéder au refuge. Un endroit sauvage et reculé du massif, donc. Les travaux pour le futur nouveau téléphérique n’arrangent rien : c’est un amoncellement de plateformes, débris de constructions, câbles tendus et grues de chantier. Et au milieu se trouve un refuge – ou plutôt un hôtel d’altitude, point de départ de nombreux itinéraires des bassins du Tacul, du Maudit et du Géant.

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Départ vers 5h de ce lieu idyllique, après une petite nuit sympathique en chambres de 8.

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On approche de la face Est de la Tour Ronde, et petit à petit on se rend compte que c’est assez sec. Un gros éboulement semble avoir bien coulé récemment. Notre première impression se confirme lorsque l’on atteint la rimaye : tout s’est effondré et ça a coulé de partout. Deux possibilités : des dalles inclinées mouillées bien expo et recouvertes de sable morainique, ou une pente de glace noire à 50° sur une trentaine de mètres. Les infos de la veille sont obsolètes : ça ne passe plus, ça s’est probablement écroulé hier après-midi ou dans la nuit, étant donné le faible regel. Dernière solution, passer par l’arête SE complète, mais je ne suis pas confiant pour la descente, car il faudra repasser par là aux heures plus chaudes.

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Pas découragés et résolument pas décidés à signer le but, on change d’itinéraire. Les Aiguilles d’Entrèves sont juste de l’autre côté du Col, et en quelques minutes on est à l’attaque. Crampons dans le sac, on attaque le rocher. Facile au début, ça devient petit à petit plus aérien avec quelques passages franchement jolis et bien gazeux. Un petit pas de IV typiquement chamoniard vient agrémenter l’escalade.

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Le sommet est finalement vite atteint et on ne regrette pas la Tour Ronde, tellement la vue est belle.

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La descente s’effectue dans les fissures inclinées et par des rochers bien brisés on atteint la neige. Très sympa, cette traversée d’arête !

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Retour à Torino par le glacier, puis à la Palud par la benne, décidemment plus efficace et moins chère que l’Aiguille du Midi.

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A la mi-journée, on s’attable en terrasse dans un bon resto du Val d’Aoste pour déguster quelques spécialités au soleil. L’est pas belle, la vie ?

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